Les fjords de l'Ouest


Vendredi 22 juin 2018.

Reykholar - Flokalundur

 

Nous sommes donc dans les fjords de l'Ouest. Il y a eu beaucoup de vent cette nuit, et encore ce matin, mais la pluie a cessé. Nous sommes en bordure d'une petite réserve dans laquelle il y a plusieurs sources chaudes qui sortent entre 80 et 100°.

Nous partons y faire une balade de 2 heures. Il y a beaucoup d'oiseaux.

Nous revoyons un pluvier doré, des chevaliers gambettes, des barges à queue noire et aussi un couple de lagopèdes alpins, la femelle abritant sa couvée sous les ailes, face au danger que nous représentons, ainsi que des courlis corlieux.

Près d'un lac il y a un petit observatoire d'où on observe des phalaropes à bec étroit, un guillemot de Troïl (pas sûr), une harelde boréale et d'autres palmipèdes que nous ne parvenons pas à identifier. Mais ils sont loin et les photos ne sont pas très bonnes.

Après cette balade vivifiante et le déjeuner nous partons longer la côte sud de la région des fjords de l'ouest.

C'est très sauvage avec de beaux panoramas mais malheureusement le temps gris ne nous permet pas d'en jouir pleinement. Il n'y a pratiquement aucune habitation et souvent nous suivons le découpage des fjords au plus près. La mer est parsemée de milliers d'ilôts.

La route se transforme bientôt en gravel road pas trop mauvaise, mais avec des pentes à 15% ! On se retrouve au sommet d'un col en plein brouillard et dans la descente il y a une pluie fine qui ne dure heureusement pas longtemps et c'est sous un timide soleil que nous arrivons à Flokalundur.

Il n'y a pas grand-chose ici : un hôtel, une station-service, un camping et un hot pot. Nous nous installons au camping avec une belle vue sur le fjord.

 

Flokalundur, camping. 136 km (total 3951 km dont 2592 en Islande).


Samedi 23 juin 2018.

Flokalundur - Latrabjarg

 

Temps couvert ce matin mais sec et doux sans vent.

On n'avait pas prévu que la région soit aussi inhabitée et on doit chercher un ravitaillement. Nous partons donc en direction de Patreksfjördur, l'objectif final du jour étant Latrabjarg, la falaise aux macareux.

On longe la côte pendant un long moment. Elle est bordée de plages au sable blond, contrairement au sable noir volcanique que nous avions vu jusqu'à présent. On remonte un col (425 m) et on arrive à Patreksfjördur.

 

Garðar BA 64
Le Garðar BA 64

L'un des 2 petits supermarchés du coin fera l'affaire pour un ravitaillement de dépannage.

Nous profitons de passer au camping pour faire tous les services.

Après le déjeuner nous attaquons la route pour Latrabjarg. 46 km dont 38 de gravel road.

Nous découvrons l'épave d'un chalutier échoué en 1947.

La route est une succession de trous et de bosses que nous parcourons en 1 h 1/2 en zigzaguant de droite à gauche pour essayer de trouver le meilleur passage. Nous profitons quand même pour admirer des paysages surprenants. Devant un musée il y a une carcasse d'avion américain et il parait qu'à l'intérieur il y a un Anthonov russe. Mais nous ne le visiterons pas, trop concentrés sur la route! 

bruant des neiges
bruant des neiges

A l'arrivée il pleut. On s'équipe de pantalons de pluie et de capes qui nous font ressembler à des chauves-souris. Fou rire garanti ! On rencontre un couple de Français qui nous disent qu'il y a peu de macareux et qu'il faut aller loin pour en voir quelques-uns. Nous leur apprenons que ce n'est pas la bonne heure et qu'ils sont occupés à pêcher en mer. Il faut revenir vers 21 h. Du fait nous n'y allons pas maintenant et retirons notre accoutrement. Nous voyons quand même un bruant des neiges.

En attendant nous retournons sur 2 km, stationner dans un petit camping.

Après le repas nous remontons en haut de la falaise, il ne pleut plus mais il y a du brouillard. Les photos ne seront pas si belles que prévu.

Néanmoins les macareux sont là, à 2 pas du parking, ils viennent se poser au sommet des falaises et ne semblent pas effarouchés par les touristes qui sont à quelques mètres d'eux.

Nous sommes contents de les avoir vus de près. Il y a aussi d'autres oiseaux dont des pingouins tordas.

Au bout d'une heure d'observation, nous retournons au petit camping prévenir nos voisins français que c'est maintenant la bonne heure. Ils ne croyaient pas à cette histoire d'horaire et étaient déjà prêts à se coucher. Ils se rhabillent et vont à leur tour vers la falaise. Au retour ils nous remercient chaleureusement!

 

Latrabjarg, camping. 138 km (total 4089 km dont 2730 en Islande).


Dimanche 24 juin 2018.

Latrabjarg - Talknafjördur

 

Du soleil au réveil.

Il nous faut repartir par la même piste qu'hier et, les mêmes causes faisant les mêmes effets, c'est en 1 h 1/2 que nous refaisons les 38 km.

Nous retrouvons de beaux paysages et de l'eau transparente qui donnerait envie de s'y baigner si elle n'était pas si froide!

eider à tête grise
eider à tête grise

Après ce parcours le camping-car est sale et nous nous arrêtons à nouveau à Patreksfjördur pour le laver et faire le plein de GO.

On n'a pas envie de bouger beaucoup après les derniers trajets éprouvants, aussi nous allons à Talknafjördur qui est seulement à 16 km.

Nous déjeunons sur le port et Jacques essaie à nouveau de pêcher, sans succès. Pendant ce temps Mireille observe les oiseaux et notamment un eider à tête grise.

Nous nous installons au camping vers 16 h.

Le camping est très calme, jusqu'à ce qu'un groupe d'une quinzaine de camping-cars, tous français, viennent investir les lieux. Ça met de l'animation !

Le soir nous allons à un restaurant près du camping. On se régale de poisson frais et d'une tarte à la rhubarbe, spécialité d'Islande.

 

Talknafjördur, camping. 80 km (total 4169 km dont 2810 en Islande).


Lundi 25 juin 2018.

Talknafjördur

 

Aujourd'hui nous avons décidé de rester sur place. Le temps est gris et venteux et n'engage pas à rouler.

Nous faisons un peu d'occupations ménagères, on met le blog à jour, on trie les photos.

La pluie nous rejoint rapidement et le vent est violent. Il souffle par rafales qui secouent le camping-car. Une rafale particulièrement forte nous incite même à changer de place pour nous mettre à l'abri d'une haie. Pas de photo aujourd'hui !

 

Talknafjördur, camping. 0 km (total 4169 km dont 2810 en Islande).


Mardi 26 juin 2018.

Talknafjördur - Isafjördur

 

Le temps reste couvert, mais pour le moment pas de pluie ni de vent.

La plate forme de services n'étant pas opérationnelle, nous allons à Biduldalur. La route monte et descend. Autour de nous il y a beaucoup de neige. Les paysages se succèdent, tantôt lunaires et enneigés tantôt plus riants au bord des fjords, mais toujours spectaculaires. Le temps alterne entre nuages, brouillard sur les sommets, pluie et soleil. En Islande on vit les 4 saisons en une seule journée!

Biduldalur est un mignon port de pêche. Au camping l'emplacement des services, dans un chemin boueux et en pente, ne nous incite pas à les utiliser. Nous irons plus loin.

Nous avons déjà constaté que des jeunes, de quinze ans environ, font des travaux d'entretien des espaces verts, repeignent les bordures jaunes de trottoir, font une espèce de service civique. Ils sont en vacances depuis 1 mois et il semble qu'ils utilisent ce premier mois de vacances à ces travaux. C'est un bel exemple de participation à la collectivité.

C'est 90 km de gravel road qui nous attendent pour rejoindre notre prochaine étape. Il nous faudra 5 h, arrêts compris, pour la parcourir. Des familles d'oies traversent la chaussée devant nous et plus loin c'est un phoque qui se prélasse sur un rocher.

Une belle cascade sans nom s'offre à nos yeux avant que nous n'atteignons le hot pot de Reykjarfördur.

Nous nous plongeons dans une eau délicieusement tiède et malgré le temps maussade et même un peu de pluie (voyez la couleur du ciel), nous n'avons pas froid. En sortant nous avons une sensation de bien-être.

Après cette parenthèse de détente, nous apercevons un phoque émergeant la tête de l'eau pour nous observer, avant d'atteindre une des plus hautes cascades d'Islande, Fjallfoss à Dynjandi qui tombe d'une hauteur de 100 m en plusieurs paliers.

Enfin nous atteignons Thingeyri (þingeyri en islandais, le þ étant une lettre spéciale qui se prononce comme le th anglais), qui marque la fin de cette gravel road parfois facile, parfois difficile, mais qu'il ne faut pas manquer. De toutes façons c'est un passage obligé pour parcourir les Westfjords. Le camping-car est vraiment très sale et un lavage sera le bienvenu. Nous voyons une série de bâtiments qui semblent être des séchoirs à poissons, mais vides. La saison de la morue est terminée.

Arc-en-ciel à Isafjördur
Arc-en-ciel à Isafjördur

Nous profitons des services du camping et nous poursuivons jusqu'à Isafjördur qui sera notre étape du soir et que nous atteignons après avoir traversé un tunnel de 7 km dans lequel il y a une bifurcation vers Sudureyri. Un arc-en-ciel salue notre arrivée.

Isafjördur, camping. 178 km (total 4347 km dont 2988 en Islande).


Mercredi 27 juin 2018.

Isafjördur - Isafjördur

 

Le temps s'améliore doucement.

linaigrettes
linaigrettes

Nous nous sommes aperçus qu'il y avait des linaigrettes dans le camping, cette plante qu'on trouve dans les régions nord de l'Europe, mais que nous n'avions pas encore vue ici et qui ressemble à une fleur de coton.

Isafjördur
Isafjördur

 

 

Nous consacrons la matinée au ravitaillement. Isafjördur est une très jolie petite ville, aux maisons soignées qui entourent un grand port de pêche. Il y a même un bateau de croisière qui y fait escale. D'abord retrait d'argent liquide, puis courses alimentaires.

A l'heure du déjeuner nous voulons voir le restaurant du musée maritime dont on a entendu le plus grand bien, mais, connaissant les prix pratiqués en Islande, nous voulons d'abord voir ce qu'il en est.

Première surprise, rien n'indique que le bâtiment qu'on nous a recommandé est un restaurant. Ensuite, pas de carte ou de menu affiché.

Une dame, qui s'avère être la patronne, est assise à la terrasse et nous invite à rentrer, juste pour voir.

L'intérieur est chaleureux, c'est un très ancien entrepôt du port, tout en bois. Il y a de grandes tables et des bancs. Sur un comptoir 3 grandes poêles contiennent 3 poissons différents et des salades composées variées. Dans un coin la soupe mijote dans une marmite.

Séduits par le cadre, nous nous installons, toujours sans connaître les prix. On n'a qu'une vie !

On fait l'impasse sur la soupe mais on aurait pu ne demander que ça, comme l'on fait d'autres clients.

On peut se servir à volonté dans les 3 variétés de poissons : de la plie, de la lotte et du loup, ainsi que dans les salades.

Les plats sont raffinés et délicieux et nous ne manquons pas de nous resservir.

Pas de dessert, mais café ou thé à discrétion. Le tout pour un prix très raisonnable.

Repus nous allons à Sudureyri où il doit y avoir une colonie de phoques. On ne les a pas trouvés. Jacques essaie encore une fois de pêcher, mais toujours sans succès. Un pêcheur islandais s'apprête à partir avec un kayak, pratiquer son loisir en pleine mer. Jacques profite pour lui demander quelques conseils surtout sur le matériel et effectivement le sien est très différent, celui de Jacques n'est pas à la hauteur ! En partant le pêcheur dit qu'à son retour il nous donnera du poisson. Jacques le remercie mais refuse car on ne sera plus là quand il rentrera.

On retourne sur Isafjördur et on prolonge vers Bolungarvik qui est aussi un important port de pêche.

Pour finir nous retournons passer la nuit à Isafjördur.

 

Isafjördur, camping. 94 km (total 4441 km dont 3082 en Islande).


Jeudi 28 juin 2018.

Isafjördur - Drangsnes

 

Temps doux, pas de pluie, pas de vent.

Nous allons faire les services à l'entrée d'Isafjördur dans l'enceinte des ateliers municipaux car il n'y a pas d'aire de service au camping.

Nous faisons un plein de gazole par précaution, les stations étant plutôt rares dans le secteur, et nous nous dirigeons vers Drangsnes.

La route suit les fjords au plus près, tantôt à ras de l'eau, tantôt prenant de la hauteur et offrant des vues vertigineuses sur l'Isafjardardjup et au-delà sur les péninsules enneigées du Drangajökull et d'Hornstrandir.

Des baleines sont fréquemment observées dans cette région, aussi Mireille ne quitte pas la mer des yeux !

A Hvitanes on voit une colonie de phoques. 

plongeon imbrin
plongeon imbrin

Après le déjeuner sur un parking face au fjord Isafjardardjup, toujours sans quitter la mer des yeux, nous poursuivons ce tour des fjords. Photo d'un plongeon imbrin.

Nous longeons l'Isafjördur (c'est le même nom que la ville, mais ici c'est le fjord) quand Mireille crie "Arrête-toi !". Arrêt catastrophe au bord de la route, Mireille a vu un aileron qui sortait de l'eau.

Effectivement il y a une baleine qui pêche dans le fjord. On la voit sortir de temps en temps et on entend clairement son souffle quand elle respire, mais elle ne fait pas de jet d'eau.

Les photos sont très difficiles à prendre car le temps de repérer l'endroit où elle sort, elle a déjà replongé. Seules quelques photos sont valables et on n'en a sélectionné qu'une, mais elle ne montre pas bien ce qu'on a vu, la longueur de son dos, la grâce de ses mouvements. On trouve quand même un parking plus sécurisé et on passe près d'une heure à traquer l'animal. On pense qu'il pourrait s'agir d'un petit rorqual ou baleine de Minke, d'une longueur de 7 à 9 m, mais nos connaissances en la matière sont quasi nulles.

Par dépit on photographie une petite famille d'eiders, beaucoup plus faciles à saisir !

La route continue par un col à 450 m, en plein brouillard, entourée de plaques de neige et de cascades.

Après cette longue route, on arrive enfin au camping de Drangsnes. Mireille entame une lessive qui s'avèrera laborieuse, le matériel étant mal adapté.

 

Drangsnes, camping. 249 km (total 4690 km dont 3331 en Islande).


Vendredi 29 juin 2018.

Drangsnes - Hvammstangi

 

Encore un épisode de lessive ce matin pour achever de sécher le linge et départ sous la douceur et une alternance de nuages et de soleil.

L'objectif du jour est la péninsule de Vatnsnes.

On passe par Holmavik, encore un port de pêche actif et, quelques kilomètres plus loin, la route se transforme en gravel road.

On longe la côte de fjord en fjord, avec de belles vues sur l'Hrutafjördur et la péninsule de Vatnsnes.

On quitte la région des fjords de l'ouest.