Les fjords de l'Est


Le bateau accoste à l'heure et commence la fastidieuse opération du débarquement, puis des contrôles.

Premier contrôle où on vous demande combien de temps vous allez rester et si vous avez du matériel de pêche. En cas de réponse positive ils vérifient qu'il a bien été désinfecté, certificat à l'appui.

Puis 2ème contrôle où un douanier (policier?), vous demande, l'air revêche, si vous avez des marchandises à déclarer. Sourire angélique de circonstance, Jacques assure, la main sur le coeur que non, rien à déclarer. Air suspicieux du douanier (policier?), retour vers la plaque d'immatriculation pour vérifier la nationalité, puis : "OK". Les Français auraient-ils bonne réputation ?

La voie est libre pour aller à la découverte de l'Islande.

Il est 10 h 10, ça fait juste une semaine qu'on a quitté la maison.

Au port d'arrivée, Seydisfjördur, il n'y a pas grand-chose et nous aurons le temps de visiter quand nous reprendrons le bateau du retour, aussi nous filons directement sur Egilsstadir.

Les noms islandais sont un peu compliqués, il faudra vous y faire !! Et encore je vous épargne les caractères spéciaux !

La route emprunte un col à 600 m d'altitude où, si la route est sèche, la neige est présente de chaque côté, et en grande quantité.

La bouteille de gauche est la bouteille islandaise de 11 kg.
La bouteille de gauche est la bouteille islandaise de 11 kg.

La première étape est Egilsstadir où nous allons directement à la station N1.

Jacques lave le camping-car (il y a partout des stations de lavage gratuites avec un tuyau et un balai) et fait l'échange de notre bouteille de propane.

En effet les bouteilles de 11 kg islandaises des stations N1 ont le même pas de vis que nos bouteilles françaises et ça permet d'échanger ensuite dans n'importe quelle station N1.

On laisse notre propre bouteille en dépôt, le pompiste appose une étiquette avec notre n° de camping-car et la date de reprise. On paie la consigne et la recharge, ensuite on n'aura que les recharges à payer et au retour on reprendra notre bouteille et on sera remboursé de la consigne.

On fait les premières courses dans un supermarché voisin et on fait la découverte des produits islandais. Beaucoup de choix sauf dans les viandes. On trouve du camembert, du Saint-Albray, etc...

Les prix sont plus élevés qu'en France, mais sans plus.

On retire aussi quelques ISK (couronnes islandaises) au distributeur de l'office du tourisme.

Il faut savoir qu'en Islande tout ou presque se paie par carte, même pour de petites sommes. On ne retire donc pas beaucoup d'argent.

C'est ici que nous quittons Aline et J-Louis qui font le tour par le nord.

Nous on prend la route vers le sud, vers Reydarfjördur. On déjeune avant Eskifjördur sur une aire de parking avec vue panoramique sur le fjord et les sommets enneigés.

Un tunnel de 8 kms nous permet de rejoindre Neskaupstadur (on vous avait prévenus pour les noms islandais!), village de pêcheurs au bout de la route.

Nous revenons sur nos pas pour aller à Faskrudsfjördur en faisant le tour de la péninsule de Hafranes. Nous découvrons la première "gravel road" qui est une route non macadamisée, en terre et graviers, avec ornières, nids-de-poules, tôle ondulée, cailloux pointus, poussière, boue (rayez les mentions inutiles). Nous soulevons un nuage de poussière derrière nous.

A Faskrudsfjördur un drapeau français nous accueille car ici il y a de nombreux marins français qui sont enterrés.

Ce port était la base des pêcheurs français d'Islande qui ont payé un lourd tribut à leur métier. Pierre Loti en a fait un livre "Pêcheurs d'Islande".

La ville est jumelée avec Gravelines dans le Nord de la France.

Vers 17 h 30 nous nous arrêtons au camping afin de pouvoir recharger la batterie.

Il y a déjà 7 ou 8 installations, surtout des 4x4 équipés et des petits fourgons, et au total nous serons une quinzaine à y passer la nuit.

Une personne passe le soir pour encaisser. On paie avec la Camping-card, seulement 155 ISK (1,30 €) sans comprendre le mode de calcul puisqu'on a pris l'électricité!

 

Camping de Faskrudsfjördur. 196 km, total 1555 km dont 196 km en Islande


Mercredi 30 mai 2018.

Faskrudsfjordur - Djupivogur

 

Pour bien laisser la batterie se charger et profiter du branchement électrique, nous avons décidé de ne partir qu'après le déjeuner.

Nous passons donc la matinée, Jacques à faire le blog et Mireille à préparer le repas de midi et à regarder les oiseaux car nous sommes près du fjord.

Elle peut observer une barge à queue noire et un bécasseau variable.

 

Ce petit camping est rustique mais il y a quand même tout ce qu'il faut : un petit bâtiment chauffé abrite les toilettes, un autre 2 douches et un évier extérieur. Il y a de quoi vider les WC chimiques, mais pas de grille pour les eaux usées ! Par ailleurs le tuyau d'eau, très court, sert essentiellement à rincer les cassettes. Nous ne nous risquons pas à faire le plein d'eau avec. Des prises électriques permettent les branchements.

Nous quittons ce camping à 14 h pour retourner à Faskrudsfjördur. Ce village, créé par les Français, abritait un hôpital où étaient soignés les marins blessés, d'où la présence du cimetière vu hier.

Nous y retournons et Jacques descend jusqu'au bord du fjord pour voir les sépultures aux noms français. Dans un enclos de barrières blanches reposent 49 marins. L'ensemble est bien entretenu, merci à l'Islande de perpétuer ainsi leur souvenir.

Les noms des rues sont sous-titrés en français
Les noms des rues sont sous-titrés en français

Puis nous visitons l'ancien hôpital transformé en musée et hôtel, ainsi que la morgue reconstituée. Intéressant mais un peu cher.

Dans la ville les noms des rues sont écrits en islandais et en français.

Nous continuons à longer la côte en faisant le tour de chaque fjord pour arriver à Djupivogur.

Camping de Djupivogur. 121 kms (total 1676 kms dont 317 en Islande).


Jeudi 31 mai 2018.

Djupivogur - Höfn

 

Temps couvert mais doux ce matin. Enfin, 11°, ici c'est doux.

Nous quittons le camping à 11h. On va voir une oeuvre de street art, Eggin i gledivik, qui est une succession d'oeufs en marbre de différentes couleurs, correspondants aux oiseaux présents en Islande. A proximité nous photographions quelques plantes grasses accrochées aux anfractuosités des rochers, ainsi qu'un bric-à-brac d'objets avec des squelettes de baleines.

 

Nous reprenons la route N°1 qui est la route circulaire de l'Islande. Nous nous arrêtons pour une jolie cascade. Quelques parkings nous permettent de s'approcher de la côte constituée de plages de sable noir encadrées par des rochers aux formes fantomatiques. Sûrement quelques trolls pétrifiés là pour l'éternité !

Cette partie de la côte est spectaculaire avec les montagnes en forme de cône de déjection, qui se déversent d'un seul trait vers la mer.

La côte du côté de Laekjavik
La côte du côté de Laekjavik

A 13h nous nous arrêtons près du phare d'Hvalnes pour déjeuner. Parking sympa avec vue sur les montagnes enneigées d'un côté et la lagune où s'ébattent de nombreux eiders de l'autre.

Reprise de la route pour s'arrêter à Stafafell où il y a une chapelle ancienne (1866) entourée d'un cimetière et, là aussi, une stèle est érigée en mémoire de marins français péris en mer.

On doit se déchausser pour entrer dans la jolie chapelle toute peinte de bleu et très bien entretenue.

Le soleil pointe le bout de son nez vers 15 h et bientôt nous roulerons sous un grand ciel bleu! On aperçoit les premières langues glaciaires du Vatnajökull qui scintillent sous le soleil. Magnifique!

Langue glaciaire du Vatnajökull
Langue glaciaire du Vatnajökull

On arrive à Höfn.

Höfn est un point de passage intéressant pour le ravitaillement et on repère de suite la station N1 pour prendre du gazole, et le camping qui est juste en face.

Un petit tour sur le port avec visite du système solaire reconstitué à l'échelle sur 2,8 km (difficile à imaginer).

Camping de Höfn
Camping de Höfn

Nous allons faire nos courses dans le Netto local et rejoignons le camping vers 18 h.

Il est sur une butte et les emplacements du haut ont vue sur la lagune. Nous nous y installons, alors qu'il n'y a pas encore beaucoup de monde.

Tout au long de la soirée il va se remplir, des campeurs arrivant même jusqu'à minuit et demi.

Il faut dire qu'il fait encore clair !

On n'a pas besoin de télé, il suffit de regarder par les fenêtres : devant, la nature avec la lagune et ses oiseaux ; derrière, les langues glaciaires du Vatnajökull qui se détachent au loin étincellantes sous le soleil ; sur les côtés, les campeurs qui font de la gym, font des manoeuvres balbutiantes avec leurs camping-cars de location, procèdent à leurs ablutions en plein air, etc.

Malgré le monde la nuit sera calme.

 

Camping de Höfn – 1250 ISK/pers. (10 €). 120 kms (total 1796 kms dont 437 en Islande).